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decembre 1593. 559
« ils parlent, je proteste qu'il n'i en a non plus entre « le duc de Maienne et moi, qu'il y en a entre Dieu et « le diable; et les en asseurés hardiment, afin qu'ils ne « s'y trompent pas. Quant à son nepveu de Guise, il « me sert plus qu'il ne me nuit, et son évasion (comme « Dieu conduit toutes choses) a plus esté à mon-avance tage qu'autrement : car elle a mis une jalousie entre « l'oncle et le neveu, qu'il faut soingneusement entre-« tenir, pour ce qu'il n'y a rien qui cause tant la ruine « de leurs affaires, ni qui plus avance les miennes; et «r tant qu'elle continuera, l'un pour l'amour de l'autre « ne fera jamais rien qui vaille.
« Ce neantmoins je desire d'avoir la paix, voire et « la veux acheter à quelque prix que ce soit ; et en suis « resolu là, et tout ainsi que j'ai plus accordé à ceux « de Meaux qu'ils ne m'ont demandé. Ainsi en ferai-je « autant à toutes les villes qui se voudront rendre et « me recongnoistre, mesmes pour le regard de la ville « d'Orleans : je leur promettrai que de dix ans ils ne « paieront aucunes tailles; j'annoblirai le corps de leur cc ville, et les maintiendrai en leurs anciens privileges a et religion, voire et leur donnerai tel gouverneur « qu'eux mesmes choisiront. Aprés cela, que Paris songe « à soi, s'il veult : je ne lui ferai pis qu'aux autres, « comme on peult penser; et mon plus grand soin est « et sera tousjours de rendre pour jamais contens et « heureux mes bons serviteurs qui y auront travaillé. « Je scai qu'il y a beaucoup de gens de bien là dedans, « lesquels je desire qu'ils prient Dieu pour moi. Je puis « dire, comme saint Pol, que l'affection que je leur a ai portée, et à tout mon peuple, m'a fait «stre ana-« thème pour eux; et prie Dieu qu'il ne me soit imputé.
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